lundi 8 mai 2017

Mon violeur était un "ami", Elorn Le Duff

...habitant près de Rennes.
Il a deux frères, Aodren Le Duff, mon ancien acolyte au sein du groupe comme co-chanteur dans Mat-Da-Lao, que j'adorais plus que ses deux frères, mais qui m'a laissé tomber pour ne pas croire en la culpabilité de ses frères.
Le plus jeune, Tristan Le Duff, est un pervers narcissique. Il est très immature, violent, et ne supporte aucune contrariété. Il est assez dangereux s'il est seul avec ses" proies".
Leur père, Dominique LeDuff, ne m'a rien fait de mal. En fait, c'est tout le temps ainsi, puisque Dominique n'agit pas, il suit Joëlle docilement quand elle a décidé de me faire passer pour une affabulatrice, que j'accuserais Elorn de mon viol car je serais en colère parce qu'il ne "sortait pas avec moi".
C'est la version commune de la famille, on se croirait au collège!
Enfin Joëlle Couillandre, je ne m'attarderais pas trop, parce que elle, c'est un phénomène. Avec son égo démesuré de militante et mère exemplaire, parfaite, tout ce qui peut lui faire de l'ombre, elle le détruit. (Comme moi par exemple lorsque je suis venue en pleurant lui dire qu'Elorn m'a violée, elle a déchaîné une haine incroyable contre moi, et pour la première fois depuis des années, j'en étais stupéfaite). Ce qui est gênant, c'est qu'elle veut faire une carrière en politique! En tant que communiste! Qu'on ne s'y trompe pas, elle s'est investie à un point dans le militantisme de gauche (pour la Palestine, pour les sans-papiers...), qu'elle y a une belle place, que personne ne remet en cause, car après tout, elle en fait toujours plus et mieux que les autres si on l'écoute...Bref, qu'on ne s'y trompe pas, la "mère Térésa", tout ce qu'elle cherche, c'est son "heure de gloire", quand bien même elle compte y accéder en démontrant des qualités humaines qu'elle pense supérieures chez elle...pour une humaniste, cela explique tout le côté "pervers" de cette dame charismatique.
Voilà, si avec ça vous tombez sur eux, vous serez prévenus, je ne suis pas la première victime de ses fils qu'elle a réduit au silence grâce à son influence sur tout le monde, et sa grande capacité à être crue pour n'importe quoi.

vendredi 5 mai 2017

Texte : Air-hante

(Un vieux texte, dédié au départ aux amis qui me proposaient à l'époque une alternative constructrice à mes démons dans des projets artistiques collectifs. Il ne leur est plus proprement dédié, vu le sort qui fut le mien, face à une gratitude sûrement trop grande envers eux, pour que deux  frères pervers dans ce groupe d'amis, qui sont toujours restés dans l'ombre du talent des autres, ratent l'occasion d'en user et d'abuser de moi...nous nous sommes déchirés, car tous sont restés solidaires face à mes accusations envers ces deux "amis" qui m'ont détruite, issus de la famille la plus "influente" que je n'ai jamais connue, en terme "d'exemplarité humaine et politique" pour tous les jeunes qu'ils rencontraient et qui les suivaient dans toutes leurs actions. L'apparence équilibrée de vrai pervers contre mes faiblesses assumées et exposées, berna tout cet entourage qui se pense plus militant et exemplaire que tout le monde...cet écrit a donc changé d'hommage envers d'autres gens, plus humbles, et sans égo malades nécessitant des proies éblouies et envoûtées).

Parce que même lorsque l'on erre
On peut glisser sur une bonne pente
On ne sait jamais ce qu'on perd
Mais il faudra toujours qu'on tente
Si c'est d'avoir eu un père sévère
Qui m'a rendue persévérante
C'est d'avoir eu l'enfance amère
Que aujourd'hui je suis si chiante
Je m'suis j'tée la tête la première
Pour pas me voir adolescente
J'ai vu comme dans de la lumière
Croyant la fin de mes attentes
C'étaient les flammes de l'enfer
Qui ont brûlé mes ailes battantes
J'arrivais plus à y voir clair
Cautionnée en poudre aveuglante
Quand j'ai fui le cimetière
Trop tard pour mettre mes souvenirs en vente
Et puis j'ai rencontré des frères
Qui m'porteraient pour que je chante
Et venir me mettre au vert
Afin d'connaître un peu d'alternante
Je n'ai pas réussi à me taire,
Tellement je saignais, béante
Le livre en moi était ouvert
Intitulé : "La grande descente"
On m'a dit : "Relève-toi, sois fière"
Fière de quoi? D'être encore vivante?
"Mais non andouille, de toi entière"
Mais je suis entièrement contente
Lorsqu'on me fait des aveux sincères
Car c'est le vide qui me hante
"Ne regarde pas en arrière"
Me dit une voix rassurante
Je n'y vois plus qu'de la poussière
Vous l'avez sublimée, brillante
Mais parfois c'est dans l'atmosphère
Je ressens chez ceux que ça tente
D'envoyer tout valser en l'air
Et d'appuyer sur la détente
Je ne toucherais plus jamais terre,
Ou seulement quand ça me chante
Demain peut-être, car comme hier,
Une fievreuse tendresse latente,
Qu'aux yeux des juges et des notaires
Je paraisse si insignifiante
Fait à jamais le pire à taire
Ou je serais la vraie perdante
Un salaud m'a frappée à terre
Je suis une vengeance permanente
Il y a eu comme un éclair
Quand j'ai tourné la page tranchante
Il y a eu comme un éclair
Qui a poussé mes veines tremblantes
Qu'aux yeux des juges et des notaires
Je paraisse si insignifiante
Fait à jamais le pire à terre
Ou je serais la vraie perdante

Air-hante, air-hante
De quoi pourrais-je être contente?
Air-hante, air-hante
Me disais-je dans mon inconsciente
Air-hante, air-hante
Pour ne pas vivre en attente
Air-hante, air-hante
Des monstres qui parfois nous enfantent
Air-hante, air-hante
Malgré ma dégaine avenante,
Air-hante, air-hante
Désolée si parfois, je plante
Air-hante, air-hante
Parce que la vie peut être bandante
Air-hante, air-hante
Si l'on saisit sa peur au ventre.

Texte: "1984, hommage à Georges Orwell"

(Titre enregistré pour la Diffusion Phonographique Populaire, à l'occasion d'une compilation en hommage à l'oeuvre la plus célèbre de Goerges Orwell)
Voici un extrait d'un concert :

https://www.youtube.com/watch?v=rNU80FANL-U



Se frotte les yeux
Et allume la radio
Met l'uniforme bleu,
Et dehors les oiseaux
Prédisent une journée
Comme les autres,
Ou peu s'en faut
B.B. le sait,
Il veille derrière
Tous les carreaux.
C'est lui qui a donné
Le deux-pièces aménagé,
C'est lui qui a choisi
Une bonne épouse pour la vie,
C'est lui qui tend la main,
A tous ceux qui ont faim,
Balance à la volée
Les restes, les miettes du pain.

Block "H":
Si tu bosses là, t'es pas un lâche.
Son taf : ramasser les dépouilles
Des insoumis et des bravaches
A qui on a coupé les couilles
Y gueulaient encore "mort aux vaches"!
Après un interrogatoire
Dans les locaux du ministère,
Y sont pas nombreux les gadjos
A garder ouvertes les paupières.
C'est pas le pays de Candy
Mais son travail, c'est son salaire.

Ici on ne jette plus rien
Depuis la grande Guerre permanente
Car la patrie-mère a besoin
De toutes les forces, toutes les rentes
Big Brother en bon patriarche
A dit : "maint'nant fini l'gâchis,
Que les traîtres et les insoumis
Soient recyclés dans le bloc H !"

Prend son petit dîner
Avec sa petite femme
Elle est plutôt dévouée
Pour se donner carcasse et âme
A la procréation
De futures combinaisons bleues
Le repas n'est pas bon
Et puis dehors il pleut
Les gueux mangent du pain sec,
Eux ils n'ont pas la chance
D'avoir droit aux conserves
Qui remplissent bien les panses,
Et puis sur l'étiquette :
"- Block H industry -
Une alimentation complète,
Une santé de fer pour la vie!"
Et puis sur l'étiquette :
"- Block H industry -
Une alimentation complète,
Une santé de fer pour la vie!"

Texte :Trois heures prostrée dessous la douche, ou trois douches par jour pour propre-oser

Goutte par goutte
Et presque en silence
Le poison qui sort
Me réveille les sens.
De toutes façons c'est cela,
Ou rester prostrée
Sous la douche
A attendre l'eau ruisseler
Sur ma peau froide et dure.
Il y a presque un moment
Où je me sens assez humaine,
Et me relève peu à peu.
Ouvrir les yeux,
Sortir des eaux,
Se jeter dans ce froid
Qui cogne le mien,
Espérant qu'il tape moins dur,
Les autres matins.
Dans ma serviette je me
Recroqueville à nouveau
Et sèche au temps qui passe,
A défaut de me réchauffer.

(je ne suis pas une grande consommatrice d'eau au quotidien, mais il y a eu une période où je ne me lavais jamais "assez"...c'est du "passé"...)

Texte : Mendicité, ceux qui détournent la tête

(J'ai écrit ce texte, l'un de mes premiers vers 17 ans, à l'époque où j'étais encore mineure, mais commençais concrètement à vivre dans la rue. D'abord interprété dans des soirées "slam", il m'ouvrit les portes d'une reconnaissance amicale et culturelle, et fût le premier morceau qu'un groupe d'amis me proposa de mettre en musique).


Sache que les vies se forment
Dès l'début ou après,
Pas toujours dans la norme
J'crois pas en la destinée.
Sache que la vie est belle,
Mais que pour s'en tirer
Faut pas être trop pressé,
Moi j'ai brûlé les deux bouts d'la chandelle
Alors sache,
Espèce de gros lâche,
Que quand tu caches
Trois pièces de monnaie
En sortant du supermarché,
Et si j'ai le malheur
De t'importuner
J'ai l'droit, du fond du coeur
Au sempiternel "T'as qu'à travailler"!
Je t'emmerde,
Mais moins que l'Etat,
Qui ne se soucie guère
De voir des jeunes mineurs dans la misère
A c't'heure chuis sûre,
Encore un vient d'crever
La bave écumante aux lèvres,
Même pas l'temps d'profiter d'sa foncedé
Ouais, c'est vrai, on s'came
Et c'est la seule raison,
Que t'as trouvé, madame,
Pour m'dire que j'mérite la prison?
Mais comment supporter
Le regard méprisant
Des gens trop pressés
Pour voir que t'existes,
Sans le moindre pétard,
Sans le moindre taquet,
Sans la 'teille de pinard,
Même si pour toi encore le doute subsiste...
J'ai p't'être les dents serrées
Et plus souvent que tu n'le crois
Pas seulement à force de gober
Mais juste pour pas pleurer
Quand j'me fais insulter
Si j'ose mendier
De quoi raquer un café...
Pis moi, si j'avais les moyens,
J'paierais un coup à la terre entière
Mais tout c'que j'ai, tu l'vois bien
C'est mon sac, mes sappes et ma bière
Alors les pièces rouges continuerons
Tant qu'il n'y aura pas d'espoir
A payer les sandwiches au thon
Et la dope des vilains p'tits canards
Mais sache que par terre sur mon trottoir,
T'as beau être chômeur toi aussi,
Mais quand tu passes sans même me voir
Je te voue tout mon mépris.

Monopole de l'insoumission, exemplarité "rebelle", ou les seuls " vrais militants" de la "culture résitante"..

Comme des garanties de label d'appellation d'origine contrôlée
Comme des chaînes, et comme tu dis qu'elles rassemblent
Mais le problème c'est avant tout
Qu'elles ne servent que de sangles,
Telle l'élite centrifugeant
Les encéphales de leurs enfants
Afin d'en essorer
Ce qui sort en montrant les dents
Telle l'intolérance
Qu'on falsifie sous des faux airs d'appartenance,
Tiens-la bien ton identité,
Surtout méfie-toi de l'étrange
Mais pauvre tâche, as-tu seulement
Capté la nécessité des échanges?
Mais non, t'étais trop occupé
A traquer ce qui te "différange"
Ce qui ne "sonne" pas
Comme la bonne parole
De tes idoles,
Comme la sonorité des seuls,
Des "puros" et des vrais
Camarades qu'on se reconnaît,
Et qui présentent tous leurs papiers
De "l'authentique anticulture" certifiée...
Et avancer comme de vieilles mules séniles
Assistées d'une paire d'oeillères,
Plutôt que comme les chevaux fous
Que vous prétendez être.
La corde au cou,
Ne se mélanger qu'à ceux qui la portent,
Triste fantaisie
Consistant à systématiser
Une forme de soumission d'autrui
A la vérité qu'on lui apporte,
Prend-là ou fous l'camp
Car c'est comme ça qu'on t'a appris,
En entrant dans la "cour des grands",
Les seuls vrais prétendants
Au titre d'amis...
Encore un énième mouvement du "contre",
Et la solidarité vole en éclats,
Une nouvelle fois
Pour le plus grand bonheur
De ceux contre lesquels on se bat,
En vérité,
Plus dans l'aspect,
Que dans le fond
De notre propre propension
A la démission,
Celle qui apporte les remises en question
Et tripote les conclusions
Car si la vie est un pétrin,
Prends-bien le temps
De regarder lever la pâte
Et quand viendra le soir,
Tu auras sûrement mieux à faire
Que de marquer ton territoire
Attitré,
A titre "d'antidote"
A l'imbécillité des "autres"...

jeudi 4 mai 2017

Texte: Commissaire Kärscher

refrain:

Commissaiiire, commissaire Kärscheeer
Flic de proximitééé
Commissaiiire, commissaire Kärscheeer
Gardien de son quartieeer
Commissaiiire, commissaire Kärscheeer
Gradé de la citééé
Commissaire, commissaire Kärscher
Et ripou enragé!


Un fervent défenseur
De l'autorité
C'est pas lui qu'aurait peur
D'une poubelle enflammée
De voyous en fureur
Qui veulent tout faire péter
Des p'tits frères et p'tites soeurs
Qui vivent pour se venger
Avec toute la brigade
Quand ils croisent l'un d'entre eux
Ils savent le mettre à table
On n'jeûne pas avec eux!
Représentant d'la loi
Il châtie les malfrats
Représentant de l'ordre
Comme au bon vieux temps d'la corde!


Quand ils croisent des "élues"
Qui tournent un peu du cul
Parce qu'elles ont beaucoup bu
Ils leur sautent dessus
Frapper une gonzesse bourrée
Plaisir anecdotique
S'y mettre à toute la clique
Pour lui passer les bracelets
Les jeunes tox' qui croupissent
En cellule de dégrisement
Dans la gerbe et la pisse
Ca les dresses de temps en temps
Et quand c'est un gamin,
Les darons viennent le chercher
Il leur dit : "Au prochain
Contrôle d'identité"!


Il dénie les rumeurs
Des bavures policières,
Aussi bien qu'un dealer
Ses rentrées financières
Les racailles après tout
S'il les baise aussi bien
C'est qu'il a appris beaucoup
Du profit des larcins
C'est pas un boulot aisé
Que d'faire régner la loi
Pour des moins pourris que soi
En moins organisés.
Lui il peut se l'permettre
De faire un tas d'conneries
Y'a personne qui l'inquiète,
L'Etat est avec lui!






Texte: Accords retrouvés à corps perdu

Mon corps est perdu,
Puisque mon coeur court les rues,
Venez encore dans ma ronde
Des amours déçues

Mon corps est perdu
Puisque mon coeur ne bat plus,
Qui sait si lors d'une rencontre,
Vôt'charme n'aura pas le dessus?

Les dessous de l'âme noire que j'abrite
Sont à défaires du bout des doigts
Voyez comme la tristesse s'effrite,
Si l'on descend un peu plus bas

Voyez comme il vous est rendu,
Ce sourire qui apparaît
Sur le reflet de ma peau nue
Du coin de vos lèvres embrasées

Voyez comme nous sommes l'un à l'autre
Pour une nuit peut-être seulement,
Demain c'est amicalement votre
Baiser sur la joue en partant

Mais ne me brisez pas le coeur
Car tout serait à r'commencer,
Et je devrais passer des heures
Dans d'autres bras à vous oublier.

Texte: Bouatakaka

refrain:
Tourne, tourne, la machine à sous,
Le moteur à blé,
La grosse pompe à fric
Tournera, ou tournera pas
La bouatakaka
Du phissàpapa.


Tôt le matin, jusqu'à tard le soir
Bossent les p'tits lutins dans le grand hangar
Ca paie plus régulièr'ment qu'le loto,
Hey ho! Hey ho! On rentre du boulot!
Hey ho! Hey ho! Je sens plus mes vieux os!
Et j'ai un moteur à explosion
Qui a pris la place de mon ciboulot
"A Citroën on te presse le citron"!


Après quinze ans d'usine chez Peugeot
Ton entreprise te gratifie d'un cadeau:
Tu peux choisir pour ta petite chaumière
Entre un frigidaire, une armoire à cuillères,
Un évier en fer, un week-end à la mer!
Et si ton gamin travaille bien au bahut
Offre-lui notre nouveau scooter!
Histoire qu'on remplisse nos caisses de vos salaires...


Ca fait trente ans de bons et loyaux services
Que tu te tues aux tâches les plus ingrates,
Mais Seat est là pour donner un coup d'patte,
Quelques années avant d'rendre ton tournevis
Ils ont manoeuvré un grand projet spécial :
Délocalisation d'l'usine au Népal!
"Désolé monsieur mais si vous insistez,
On peut vous trouver un poste en CDD!"

Texte: Hymne des galériens urbains

On en chie, on galère,
Alors on s'met à la bière
Et pis si c'est pas une vie
Que d'être assis le cul par terre,
Qu'ça f'ra toujours plus poli
D'être riche ou d'en avoir l'air,
Le dernier de nos soucis
Pour tout vous dire, c'est bien de plaire.
Ca rendra pas hommage pardi,
Aux vains efforts de nos mères
Que d'être aussi inconséquents
D'un paraître droit et fier
Bien que la fierté
Aie pris aussi racine
Dans nos misères,
Puisqu'elle rend défiant
A l'égard des promesses faites en l'air.

Avec les vestiges de vos magasins
On fait des festins d'enfer, cousin!
Une surproduction qui donne le vertige,
Fait de nos petites missions d'prestige,
Celui de fustiger la consommation
(En fauchant au passage au rayon elixirs et potions)

Permet-moi d'te dire
Qu'on nous prend pour des cons
Que l'on s'comporte comme tels
Mais à notre façon
Que les violences subies
Poussent à la déraison
Mais l'hérésie semble
Un penchant pour la boisson
En chantant tous ensemble
Comme de parfaits pochetrons
C'est troublant, il me semble
Chercher à l'unissons
Juste un cri réchauffant
Chacun et un pour tous
En faisant fuir des gens chiants
Qui passent et qui gloussent

Texte: Palestinien cherche terre, sainte s'abstenir.

Je ne veux pas
Que l'on prenne ma terre.
- Tais-toi.
   Ce n'est pas ta terre
   Pars maintenant
   Car je ne te dois rien.

Je ne veux pas
Que l'on tue mon frère.
- Tais-toi.
   C'est la volonté de Dieu,
   Les cloportes arabes
   Doivent fuir ou disparaître.

Je ne veux pas
Que l'on rase nos maisons.
- Tais-toi.
   Ici s'élèvera
   Une ville moderne
   Quand nous y vivrons.

Je ne veux pas
Que l'on batte ma mère.
- Tais-toi.
   Ce n'est pas une femme
   C'est une chienne,
   Regarde-la ramper.

Je ne veux pas
Qu'on pille notre village.
- Tais-toi.
   Cette terre est à nous
   Nous y prendrons
   Tout ce que bon nous semble.

Je ne veux pas
Que l'on torture mon père.
- Tais-toi.
   Ce n'est pas un homme
   Il ne parlera plus
   Regarde-le pleurer.

Je ne veux pas
Que l'on tire sur les enfants.
- Tais-toi.
   Ce sont des terroristes
   Ils sont jeunes et déjà
   Bons à abattre.

Je ne veux pas
Qu'on enferme celui que j'aime.
- Tais-toi.
   Tu aimes le diable,
   Cesse de geindre, et
   Crève seule en enfer.














Texte: Madeleine aux bas de laine

Quand Georges se promène
Au bas de l'aine
De Madeleine
Aux bas de laine,
Le "cash à l'eau" se charge
Des baleines
Gardant les seins
De sa sirène
Si bien qu'elle se sent
Ainsi reine
Du royaume des marins
Dans des contrées lointaines,
Elle chavire entre ses mains.
Comme il parle du zen
Il dit "Ô Badeleine,
Ô Badeleine,
Tu effaces bes baux et bes peines
Cobbe une simple bigraine"!
Mais Madeleine se rit
De l'âge des plaies du capitaine,
C'est pas pour ses blessures qu'elle l'aime,
C'est pour sa belle gueule de bandit!
Et c'est encore pour lui,
Que son pauvre coeur transi
Fait des siennes...

Texte: Y'a t-il un flic pour dormir en cellule?

Ils m'ont pris mon soustingue
Minables!
Baltringues!
Ils m'ont pris mes souliers
Sales types!
Enfoirés!
C'est pour pas s'étrangler
Avec ses lacets
Comme si je risquais
D'pendre mon cou à mes pieds!
Dans 5 mètres carrés
Pour mieux dégriser
On te laisse dans les relents
Qui t'ont précédé
Se fermer les yeux
Se boucher le nez
Ca a dû étr' nettoyé
Y'a des années
Forcer l'air à rentrer par la bouche
J'ai peur de m'endormir si je me couche
Se boucher les oreilles pour essayer
D'oublier un type qui hurle juste à côté
Refermer les yeux
Ils se sont ouverts
Tout seuls quand j'ôtais les mains
De mes paupières
Mais les murs marrons,
Mais les murs, bon, passons
Sur la peinture au sang et à l'étron
Le pire, c'est que les deux se mélangent
Teintant le béton de graffitis étranges
Refermer les yeux
Ils se sont rouverts
Et malgré mes mains les coups passent au travers
Le son sourd de son crâne qu'il frappe par terre,
Du mec d'à côté et nos murs font charnière
J'ai faim, j'ai froid
Crevures!
Cancrelats!
Ils m'ont pris mon tabac
Salauds!
Scélérats!
Demande une couverture
S'il vous plaît!
Bande d'ordures!
Qui ne viens jamais
Grand merci!
Enculés!
Dure est la lourde
Et mes doigts cognent contre
Engourdis, éraflures,
Course sans la montre
Continuer à frapper
Pour marquer le temps
Le rythmer pour qu'il passe
Moins lentement
Quand je ressortirais
Exténuée
De quelques heures passées à dégriser
La vie reprendra son cours normal
Et pourtant je sais
Je n'oublierais jamais
Pour avoir passé
Juste une nuit à y penser,
Que des milliers de détenus
Perdent les pédales...

Y'a t-il un flic pour dormir en cellule?
Rien qu'une nuit, sur le ciment glacé
Y'a t-il un flic pour dormir en cellule?
Dans deux centimètres de pisse, de merde, de bile,
Y'a t-il un flic pour dormir en cellule?
Qu'ils goûtent furtivement aux joies indélébiles
Y'a t-il un flic pour dormir en cellule?
Du sort qu'ils appliquent à des êtres paumés
Y'a t-il un flic pour dormir en cellule?
Et l'homme digne serait en posture difficile,
Y'a t-il un flic pour dormir en cellule?
Qu'on réduirait au statut de chien prostré
Y'a t-il un flic pour dormir en cellule?
Et l'homme digne serait en posture difficile,
Y'a t-il un flic pour dormir en cellule?
Qu'on réduirait au statut de chien prostré!









Texte: "Gisèle"

refrain:
Je t'aime à vieux coups d'baramine
Et c'est pour ça qu't'as mauvaise mine
Je t'aime avec des grosses patates
C'est à cause de ça que tu boîtes
Je t'aime mais je sais pas t'le dire
Alors j'préfère te le taper
Pas sur une machine à écrire
Mais ta gueule en guise de clavier


Ouais Gisèle chuis désolé
J'voulais pas te faire bobo
Pour t'avoir envoyée
Encore une fois de plus à l'hosto
Tu comprends, si j'avais
Vu qu'au bout de mon couteau
Y'avait une lame j'aurais
Retenu ma main aussitôt
Je savais pas non plus mais
Maint'nant je suis au courant
Quand je t'électrocutais
Que c'était aussi pas marrant
En fait ça fait mal c'est vrai
Et quand j't'ai cassé les dents
En t'lançant un cendrier
C'était pas intentionnellement

refrain

Ouais Gisèle chuis désolé
Pour toutes les centaines de fois où
Où je me suis emporté
Quand je rentrais complèt'ment saoul
Mais j'étais bien obligé
Pour pouvoir te mettre à genoux
Sinon t'étais trop fâchée
Pour que je puisse tirer mon coup
Je pensais pas êtr' violent
Quand j'insistais un p'tit peu
En t'prenant n'importe quand
Par derrière, c'était comme un jeu
Comme tu t'défendais vraiment
Je m'disais peut-être que
T'aimes ça mais seul'ment tu l'dis pas
Pour que je te tire les ch'veux

refrain

Ouais Gisèle chuis désolé
Va pas nous faire un coma
Pour la dernière branlée
De notre dispute de ce soir-là
C'est clair j'ai trop déconné
Et promis la prochaine fois,
J'te prendrais plus ton balai
Pour t'apprendre à m'parler comme ça
De toute manière j'te préviens
Quand tu te réveilleras
Si tu m'quittes, très bien
J'te laisse avec ta vie d'merde sur les bras
J'filerais avec un mannequin
Qu'est moins cabossée que toi
Qu'est pas triste et au moins
Qui pisse pas le sang pour je n'sais quoi

refrain

mercredi 3 mai 2017

Texte maraîcher sur les carottes sauvages

Les carottes sauvages
Sont ténébreuses
Ne sont pas sages,
Un peu terreuses

Eclusent des gueuses,
Bien du courage,
Dangereuses
Dans leurs dérapages

Grimpent à l'étage
Si amoureuses,
Font des carnages
A la perceuse

Et douloureuses,
Souvent en nage,
Généreuses
A trop grand tirage

Si vous traînez dans les parages,
Parez-vous de votre plus pieuse
Odeur de sainteté, ou image,
On ne fait point plus ravageuses.

Texte: La cocotte à la coke

Voici un "vieux" texte qui fit partie des morceaux enregistrés avec mon ancien groupe de keupon:

La cocotte à la coke
Elle en a plein le nez
Elle en a plein les côtes
De ses belles journées
Remplies par des messieurs
Presque tous charmants
Presque tous trop vieux
Elle ce n'est qu'une enfant

"On est pas bien méchants
Et on la paie bien
On veut juste un moment
La tête entre ses seins
Lui dire qu'elle devrait pas,
Qu'elle devrait arrêter,
Que moi je l'emmèneras
Où qu'elle est jamais allée"

La cocotte à la coke
Elle est tellement déçue
Par la vie, pour il n'y
A guère plus qu'son cul
Qui reste de vivant,
Vu que au moins ici
Les hommes viennent dedans
Et se croient au paradis

"C'est vrai qu'elle est jeunette
Mais elle est tellement belle
Que ce serait trop bête
De pas profiter d'elle,
On en profite pas vraiment
Parce qu'on paie à chaque fois
Pour qu'elle s'remette tout l'temps
Du coton dans les bras"

La cocotte à la coke
Elle les connaît par coeur,
Ces brutes qui se qualifient
De doux rêveurs
De leurs caresses en forme
De couteau qui découpe
Et de leurs baisers comme
Du vomi dans la soupe

"On la serre dans nos bras
On lui fait oublier
Sur son vieux matelas
Qu'sa vie elle l'a foirée
On la dénonce pas quand même,
Même ceux de la police,
Pour pas lui faire de peine
Et aussi pour ses cuisses!"

La cocotte à la coke
Elle leur dit "oui c'est toi,
Mon préféré", et elle s'en fiche,
Ils la paient pour ça!
Ils donnent pas d'amour
Juste tout plein d'argent
Le coussin d'velours
L'étouffe quand elle mord dedans

"On est comme de vrais pères
Pour elle qu'en avait un,
Qui était trop sévère
La traitait comme son chien
Alors que nous vu qu'on l'aime
Et ben elle est heureuse,
L'a tout c'qu'elle veut et même
La meilleure des poudreuses!"

La cocotte à la coke
Elle pleure elle les emmerde,
Qu'est-ce qu'ils croient tous ces vioques
Y'a qu'elle qu'à rien à perdre,
Y'a qu'elle qu'à rien à perdre
La cocotte à la coke
Elle pleure elle les emmerde,
Elle pleure elle les emmerde,
Tous autant qu'ils sont
Dans cette danse des gros cons,
Elle rêve d'les soulager
Une dernière fois pour de bon,
Qu'ils viennent plus la toucher,
Au fusil à plombs!
Elle rêve d'les soulager,
Au fusil à plombs.

haïkus et petites choses

A l'ouest des dingues
On flingue le geste
Par la peste sublingue


Redis encore
Que tu m'honores
Et pis t'es mort


"Baisse-toi et marche"


"Gâche pas tes larmes en salive"


"Dis-moi, Lénine, les années ont passé [...] Non, non, non, ne rougis pas, non, ne rougis pas..."


"Annette aime les saucisses, les saucisses à l'aneth."


Comptine pour pervers manipulateur:

Avec ton regard paumé
Et ton allure de branleur
Et ta soeur,
Et ta soeur!
Tu ajustes tes idées
A ton interlocuteur
Et ta soeur,
Et ta soeur!
Mais tu t'emmêles le clavier
Ton égo à chier fait peur
Hermétique à tout concret,
Et ta soeur,
Et ta soeur!



Mots qu'on posait:

Arrache-gueule/Ecrase-merde/Ramasse-miette/Souffre-douleur/Pom-pom-girl/Clopin-clopant/
Baise-en-ville/Tue-l'amour/Serre-tête/Tiroir-caisse/Sergent-chef/Va-t-en-guerre


J'ai pâti, bu l'air,
Mais f'ra pas dingue,
Les amis si chers
A qui j'ai pas dit
Ma grande peur des flingues

Texte: Elle aspire à assouvir les plaisirs de quelque triste sire pour remplir sa tirelire

Dépêche-toi
Les flics arrivent
Le ciel s'écroule
Les loups salivent
T'as pas les boules
Dépêche-toi
Avant que
La nuit tombe
Couvre-feu
Tirs de bombes
Dépêche-toi
Assassin
Imbécile
Crétin
Peint en civil
Dépêche-toi
J'entends la ferraille
Des matelas
Dessous s'étripaillent
Les soldats
Dépêche-toi
Tu as vu l'heure
C'est agaçant
D'en être encore
Sans sentiments
Dépêche-toi...
Dé-pêche-moi...

Texte: violence fertile

On me reproche
Une écorce
Que je ne tombe qu'à l'occase
Et être une gamine précoce
N'empêche pas d'être kamikaze
Mais que veux-tu que je m'efforce
De me dévoiler la face,
Elle est pleine de bosses
Et les nazes y trouvent encore de la place
J'ai perdu des rêves de gosse
Mais il est une chose qui n's'efface
Concernée par toute cause
Disséminant la souffrance en masse,
Méfiance et colère féroces
A l'égard des injustices
Car c'est la ligne directrice
Des coups reçus par coïncidence

Texte: Souvenir de Palestine

Dans le monde inférieur
Il y a les morts qui vivent
Et les vivants qui meurent
Dans le monde inférieur
On vit de l'intérieur
La liberté parfois n'arrive
Que sur l'air auto-destructeur
Qui leur murmure "qui m'aime me suive"
Pour ne plus vivre dans la peur
Comme on milite on meurt
Nombre de martyrs s'ensuivent
Mirador à trois heures
A défaut de suivre la dérive
On n'évite pas les heurts
Dans le monde inférieur
Donner la vie comme récidive
N'avoir vécu que la terreur
Crever pour une poignée d'olives
Parce qu'on a pas vu le sniper
Des êtres supérieurs
Pour que les enfants survivent
Apprendre à chasser le malheur
Comme on festoie, on se prive
Et même privé de labeur
Se lever encore à l'heure
Récolter des bribes du bonheur
Au lieu de denrées nutritives
Crever de faim en choeur
Au moindre espoir comme convive,
Un repas cédé de bon coeur
Celui que l'extérieur leur livre
N'est même plus prometteur
Offert par des menteurs
Regardant mousser la salive
Des sans-abris de la terre-soeur
Devant des images naïves
De paix, comme des leurres
Des accords qui sont les leurs.

Texte: Quand j'ai voulu mourir dans l'heure

Je veux mourir dans l'heure
Ma couleur est si rance,
Sans souffrance de la douleur
Qui imprègne mon existence

Je veux mourir dans l'heure
Blanchir des os dans l'année
Puis rongée par de satanés
Rats ou louveteaux collectionneurs

Je veux mourir dans l'heure
Frappée par un mal si soudain
Si inexorable et certain
Qu'il survient sans aucun heurt

Je veux mourir dans l'heure
Car je suis bien incorrigible
La vie ne m'est plus supportable
J'ai un souffle brûlant au coeur

Je veux mourir dans l'heure
Et comme je suis sans confession,
Sans l'inutile extrême-onction
Et son fébrile ton pleureur

Je veux mourir dans l'heure
Prière de conserver avant
De côté toutes les rancoeurs
Que l'on ressort aux enterrements



(aujourd'hui ça va mieux, la dépression est une impasse que beaucoup de gens traversent)

Texte: La vie d'Bohème

Faut plus croire à la vie d'Bohème,
C'est sans espoir, c'est dépassé,
Voir ses soucis comme un poème,
Ca vous mène par le bout du nez
Rimer devant un porc qu'on saigne,
Ne pas croire au supermarchés...
Exhiber ses joies et ses peines,
En abusant du muscadet!
Ils sont travestis en dégaines!
Ils sont grimés en étrangers!
Un clébard qui refuse sa chaîne,
Ca ne mérite que des coups d'pied!
Aujourd'hui, pour garder âme saine,
Bien des rôles utiles sont à jouer:
La vie d'banquier, d'faiseur d'problèmes...
Il n'y a pas de sot métier.

Texte: Le cas récup'

Quatre calendos coulants qui poquent
Comme cuvée de récup',
Les copains cancannent, et moquent
Ma came de claquos capiteux,
Criant "à la maniaque de l'ammoniaque!"
Donc, je rétorque;
"Ô poubelles hebdomadaires,
Faites à la sueur de notre front,
Dans vos trésors et vos mystères,
L'effluve oubliée des passions".
Et toc!

Texte: Bal Populaire

Viens danser le mash-potatoes
Donner du talon à la rose
Le twist écrase-merde sur le brun,
Gavotter, si tu le veux bien
Viens danser le rockabilly
Casser du g'nou à rendre jaloux
Un CRS gavé d'envie
Trop frustré de bourrer du mou
Viens danser le contre-menuet
Frappe tes contre-temps déglingués
Contre les murs, les faire trembler,
Musique de chambre des internés
Viens danser la valse avinée
Des voyous complètement raisins
Qui prennent de grands airs raffinés
Pour mieux se rire des chérubins
Viens danser l'quart d'heure sibérien,
La horde des amants enchantés,
Dans le souffle du vent, l'entrain
Indéfectible des corps serrés
Viens danser le trash-cancan
Haut les coeurs, et le pied levé,
Tant pour l'joli bas pas tout blanc
Que pour mieux le faire retomber
Viens danser le tango riant
Ouvre ta cage, montre les dents,
Et tel un gorille titubant
Entraînant la belle dans sa vrille,
Viens danser l'heureuse tarentelle,
Peuple dément, joyeux bordel,
Les nantis, venant aux nouvelles,
Inquiets, finiront dans leur sang.

Lettre de moutivation

Madame, Monsieur la(le) DRH,

Je vous écrit pour vous faire part de ma motivation en ce qui concerne la fin en bourse de votre société.
En effet, j'ai beaucoup d'expérience en terme de subsistance sans la moindre paie ou allocation, au vu des quantités de choses que je récupère dans les poubelles des magasins.
Je suis également forte d'une solide expérience de vol à la tire, c'est un gage de confiance pour vous si vous souhaitez faire disparaître discrètement du matériel ou du mobilier bureautique.
Je possède un doctorat en addictologie addictions, d'où ma capacité à faire émerger au sein d'une équipe la pire bande de tire-au-flanc défoncés.
Mon ambition personnelle se base sur une vie plutôt au jour le jour, ce qui témoigne de ma grande flexibilité horaire.
Je suis issue d'une famille honorable de hippies, c'est ce qui a fait en partie les débuts prometteurs de ma punkitude.
Je souhaite évoluer si possible, vers une carrière de chômeuse ou prolo fière de n'avoir jamais trop peu besoin d'argent pour vivre.
J'accepterais toute corruption , détournement ou action illégale qui pourrait faire couler votre boîte.
Je préfère m'arrêter ici de parler de moi, comptant sur votre bonne compétence à reconnaître une ennemie aux limites de la démence indifférente pour une constellation de pourris comme la votre.

Veuillez agréer, Madame, Monsieur, mes sentiments les plus nauséabonds.

signé: la raclure de fond de capote devant laquelle vous êtes toujours passé en coup de vent sans un regard ou un bonjour mais qui va continuer à faire la manche en vous ignorant à mon tour.

Texte: Street Sweet Street

Danser dans les dégâts des astres,
Et ses remuants satellites,
Street, sweet street.

Fight harder, run fast,
And the level is complete
Street, sweet street.

Pardonne-moi d'avoir tant craché
A la gueule de tes pavés,
Pardonne-moi d'avoir trop pleuré
A mon propre chevet,
Cocon de came et de canettes,
Regards des passants atterrés,
Et le dédain qui s'invite,
Street, sweet street.

De cavales en carnavals,
Ainsi qu'en triviales poursuites,
Street, sweet street.

La foi dans l'chaos qui s'installe,
Parmi les us et les rites,
Street, sweet street.

Pardonne-moi de fuir tes grands bras,
Qui titillaient les plaisirs.
Pardonne-moi mais j'avais trop froid,
La neige éteint le désir.,
Givre les rues et leurs soupirs
Même quand tu t'mets du léopard
Pour grigriser les âmes maudites,
Street, sweet street.

Texte sans nom dit "de la décroche"

(écrit à "l'Estran")

L'Estran kill les troquets,
Les trop-pleins défroqués,
Laisse-les quitte à troquer
Ta coke et tes kékés.

L'Estran kill les taquets,
Les cons qui critiquaient,
Laisse ta trique détrempée
Dans un tombeau secret.

Laisse tranquille l'aut' côté,
Les cocards, la came, et,
Vas-y prend ton ticket,
Prend-la ta liberté.

Texte: Les Zozos

Les Zozos ont la trouille des condés qui les fouillent et qui leur cassent les couilles
Pour piner un pétard, un sans pap', un taulard,
Un chien mal vacciné, une fille moitié mal barre,
Un jeun' chômeur bourré, qui leur f'ra des histoires.

Les Zozos avec leurs petites grosses mains toutes gonflées
D'air qui leur rentre par les trous des bras,
Ont l'air de trop mauvais chrétiens,
Qu'on a dépendus de leurs croix.
Ils dépendent juste de la rabla*, d'un bon café, d'une paire de bas,
D'une paire de bras, d'millésimé, bref tout ce qui ne se refuse pas.

Les Zozos dans l'métro sentent à plein nez le caniveau,
Vache et couvée dans l'sac à dos,
Un pot brisé aux godillots
Qu'il a vidé à plein goulot.

Les Zozos ne vont pas au zoo,
Ils aiment les animaux,
Qui ne parl'nt pas dans l'dos
Et redout'nt les barreaux.

Les Zozos sont bien des hommes,
Parmi eux quelques Zézettes,
Ils roupillent et ils chantonnent,
Ils font flamber des palettes,
Ils soupent et ils dégoupillent,
Pisseraient bien sur un képi,
S'échangent entre eux des vignettes,
Jouent au chat et à la souris.

*rabla = héroïne

Bienvenue chez moué

Genèse borderline:

Morue est mon nom d'artiste, j'aime sa référence un peu provocante et "sale", et je le décline en "mots de la rue". Ce surnom m'est venu au lycée, de mon meilleur ami. C'était "mon petit pd", j'étais "sa petite morue". A 15 ans en formation littéraire, nous étions inséparables jour et nuit, nous buvions énormément. On était admirés pour notre capacité à déconner complètement tout en étant relativement à l'aise dans les cours artistiques et littéraires, et ivres un tiers du temps. Comme nous étions également déchaînés au point de commettre des dizaines de petits vols dans les belles maisons, à chaque soirée où on jugeait tous les deux l'aventure "jouable", nous sommes devenus des gens très "populaires" dans quelques lycées. Ce n'était pas le but que je recherchais dans la vie, j'adore ces amis, ils étaient ma famille à l'époque, mais je recherchais autre chose.
Cela faisait déjà quelques années que j'aimais "traîner" dans le centre-ville, pour fréquenter les gens de la rue. Les punks, les skins, les valeurs politiques que je partageais avec certains des plus cultivés, et surtout, surtout la drogue, étaient pour moi un univers proprement fascinant auquel je me sentais complètement adhérer. Malgré des tentatives plus ou moins enrichissantes, d'allier ma passion pour la zone et les produits à une éventuelle carrière professionnelle, il y eu un événement décisif dans ma vie d'alors, très intense sur le plan militant et artistique. Je chantais dans un groupe de fusion keupon-tech hardcore-hip-hop, ou deux des membres étaient frères, et leurs parents, décideurs de beaucoup de choses au final puisque c'est souvent eux qui nous véhiculaient pour les répètes et les concerts.
Un jour j'ai été victime d'un viol d'un proche ami qui m'a sauté dessus sans me donner le temps de réagir, et c'était le troisième frère de la famille, qui ne faisait pas partie du groupe. Logée chez leurs parents, j'ai commencé à être la proie du plus jeune frère ensuite, violent avec moi car pervers narcissique (je l'apprenait pour la première fois en en parlant avec des psys ensuite). Plus j'ai essayé de faire confiance au frère aîné, qui ne m'avait jamais rien fait, et à leurs parents, en leur racontant que deux de leurs fils se permettaient certaines choses avec moi, plus ils m'ont décrédibilisée auprès de tous nos proches et laissé encaisser seule. Au final, ils ont réussi à me convaincre que j'étais une personne instable, toxicomane, trop "tolérante" avec les hommes qui voulaient me séduire, c'est-à-dire "une fille facile". J'avais déjà été violée auparavant, et j'ignorais totalement qui j'étais avec les hommes, bien que loin d'être "facile". J'ai cru à tout ce qu'ils m'ont dit, et je suis retournée dans la rue pour quelques années.
Aujourd'hui, je tente de m'en sortir, mais il faut à nouveau que j'essaie d'extérioriser mes démons.
La rue, la faim, le harcèlement des hommes en misère sexuelle, qui entraîne peu à peu la tienne, la dope, l'alcool, la débrouille, faire les poubelles, la manche, la catin, les mensonges, les violences, les coups bas, les hospitalisations, la maladie, la solitude, ou bien au contraire l'absence d'intimité en dormant dans un garage de centre commercial plein de cartons au sol, avec des voitures qui passent toutes les 10 minutes en ralentissant bien pour observer le copain en manque qui donne des coups de seringues en tremblant dans son pied en essayant de chopper une veine...tout ça, ça pèse sa mère.
Je souhaite que ce lieu, aussi virtuel soit-il, rompe cette solitude, qui pousse sans arrêt à retourner poser son cul sur le trottoir avec des gens pour boire et parler.
Si je transforme ma douleur et mes envies, dans des dessins ou des textes qui plaisent, je peux en faire un havre de paix.