vendredi 5 mai 2017

Texte : Air-hante

(Un vieux texte, dédié au départ aux amis qui me proposaient à l'époque une alternative constructrice à mes démons dans des projets artistiques collectifs. Il ne leur est plus proprement dédié, vu le sort qui fut le mien, face à une gratitude sûrement trop grande envers eux, pour que deux  frères pervers dans ce groupe d'amis, qui sont toujours restés dans l'ombre du talent des autres, ratent l'occasion d'en user et d'abuser de moi...nous nous sommes déchirés, car tous sont restés solidaires face à mes accusations envers ces deux "amis" qui m'ont détruite, issus de la famille la plus "influente" que je n'ai jamais connue, en terme "d'exemplarité humaine et politique" pour tous les jeunes qu'ils rencontraient et qui les suivaient dans toutes leurs actions. L'apparence équilibrée de vrai pervers contre mes faiblesses assumées et exposées, berna tout cet entourage qui se pense plus militant et exemplaire que tout le monde...cet écrit a donc changé d'hommage envers d'autres gens, plus humbles, et sans égo malades nécessitant des proies éblouies et envoûtées).

Parce que même lorsque l'on erre
On peut glisser sur une bonne pente
On ne sait jamais ce qu'on perd
Mais il faudra toujours qu'on tente
Si c'est d'avoir eu un père sévère
Qui m'a rendue persévérante
C'est d'avoir eu l'enfance amère
Que aujourd'hui je suis si chiante
Je m'suis j'tée la tête la première
Pour pas me voir adolescente
J'ai vu comme dans de la lumière
Croyant la fin de mes attentes
C'étaient les flammes de l'enfer
Qui ont brûlé mes ailes battantes
J'arrivais plus à y voir clair
Cautionnée en poudre aveuglante
Quand j'ai fui le cimetière
Trop tard pour mettre mes souvenirs en vente
Et puis j'ai rencontré des frères
Qui m'porteraient pour que je chante
Et venir me mettre au vert
Afin d'connaître un peu d'alternante
Je n'ai pas réussi à me taire,
Tellement je saignais, béante
Le livre en moi était ouvert
Intitulé : "La grande descente"
On m'a dit : "Relève-toi, sois fière"
Fière de quoi? D'être encore vivante?
"Mais non andouille, de toi entière"
Mais je suis entièrement contente
Lorsqu'on me fait des aveux sincères
Car c'est le vide qui me hante
"Ne regarde pas en arrière"
Me dit une voix rassurante
Je n'y vois plus qu'de la poussière
Vous l'avez sublimée, brillante
Mais parfois c'est dans l'atmosphère
Je ressens chez ceux que ça tente
D'envoyer tout valser en l'air
Et d'appuyer sur la détente
Je ne toucherais plus jamais terre,
Ou seulement quand ça me chante
Demain peut-être, car comme hier,
Une fievreuse tendresse latente,
Qu'aux yeux des juges et des notaires
Je paraisse si insignifiante
Fait à jamais le pire à taire
Ou je serais la vraie perdante
Un salaud m'a frappée à terre
Je suis une vengeance permanente
Il y a eu comme un éclair
Quand j'ai tourné la page tranchante
Il y a eu comme un éclair
Qui a poussé mes veines tremblantes
Qu'aux yeux des juges et des notaires
Je paraisse si insignifiante
Fait à jamais le pire à terre
Ou je serais la vraie perdante

Air-hante, air-hante
De quoi pourrais-je être contente?
Air-hante, air-hante
Me disais-je dans mon inconsciente
Air-hante, air-hante
Pour ne pas vivre en attente
Air-hante, air-hante
Des monstres qui parfois nous enfantent
Air-hante, air-hante
Malgré ma dégaine avenante,
Air-hante, air-hante
Désolée si parfois, je plante
Air-hante, air-hante
Parce que la vie peut être bandante
Air-hante, air-hante
Si l'on saisit sa peur au ventre.

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